Par Abdellatif El Jaafari
La culture et l’art font partie intégrante de la dynamique qu’a connue la région de Casablanca-Settat en 2021, à la faveur de périodes d’éclaircie face à la pandémie du coronavirus qui a fortement perturbé le rythme de vie.
Les activités culturelles et artistiques, mises à mal par la pandémie, ont pu reprendre progressivement suivant en cela les traces du Phénix, un oiseau doué d’une grande longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître de ses cendres. Il symbolise ainsi les cycles de mort et de résurrection.
Dans une région aussi importante que Casablanca-Settat, la culture et l’art constituent des facteurs de vie et des indicateurs de vitalité, aux antipodes de la léthargie et de la mort que la pandémie a cherché à répandre à profusion.
Il est vrai que les activités culturelles et artistiques n’ont pas été cette année aussi dynamiques qu’avant 2019, mais une phase nouvelle a été toutefois inaugurée marquant le retour progressif aux activités de divertissement et d’enrichissement culturel et intellectuel.
Parmi les manifestations de cette revitalisation culturelle et artistique figurent la tenue de rencontres, de festivals, de séminaires, d’expositions et de débats en mode présentiel, à distance ou encore en format hybride afin de garantir le respect des mesures de prévention pour lutter contre la pandémie et protéger la santé et la vie de la population.
Si le format virtuel a contribué de manière significative à cette reprise en offrant de vastes espaces d’interaction culturelle et artistique, les rencontres en présentiel organisées au niveau des différents espaces de Casablanca-Settat, ont apporté aux férus de la culture et aux artistes une véritable bouée d’oxygène et une atmosphère chaleureuse qui faisait défaut contre leur gré.
Concernant les principaux événements culturels, le Salon international du livre, rendez-vous culturel phare de la capitale économique, s’est éclipsé, mais cela n’a pas pour autant empêché la tenue de rencontres consacrés notamment à la signature d’ouvrages en mode présentiel et d’autres à distance, outre le recours à Internet qui a permis aux écrivains de renouer contact avec les lecteurs, férus de littérature, de poésie et autres formes de la culture.
La pandémie a aussi inspiré plusieurs écrivains. C’est le cas à titre d’exemple du nouveau recueil de nouvelles de l’écrivaine et universitaire Latifa Labsir intitulé le “Petit covid”, un ouvrage qui relate en grande partie des scènes de la vie quotidienne durant la pandémie avec un style littéraire.
D’autres ouvrages écrits par des psychologues ont porté sur la dimension psychologique du virus, comme la “psychologie de la peur virale” publié en 2020, de l’universitaire Abdelkader Azdad, et professeur en psychologie à la faculté de lettres Ain Chock de Casablanca (version arabe), et l’universitaire Leila Cherkaoui qui enseigne aussi dans cette même université (version française).
Parmi les publications figure aussi un ouvrage du professeur de psychologie à la faculté des lettres et des sciences humaines Ain Chock de Casablanca, Ahmed Ryadi, intitulé “Corona: de la théorie du chaos aux troubles traumatiques”, qui se penche sur la réalité psychosociale à l’ère de la pandémie du coronavirus d’une manière scientifique et précise.
Dans ce même contexte, certaines régions ont tenu à relancer certains festivals parmi lesquels le Festival International du Théâtre Universitaire de Casablanca dont la 33ème édition a été organisée sous le thème « Théâtre et résilience » en signe d’adaptation à la situation sanitaire, le 14ème Festival national du film d’amateurs de Settat et le 9ème forum national des cafés cultuels à Deroua, dans la province de Berrechid.
Il y a lieu aussi de citer la 14ème édition de la Rencontre sur la mémoire et le patrimoine culturel de la Chaouia, tenue en juin dernier sous le thème: « La résistance populaire dans la région de Mzab ».
Les multiples expositions de peintures, de desseins et de sculptures ont illustré la reprise de l’activité dans les différentes galeries d’art, en célébrant l’homme et la vie.
La culture et l’art ont ainsi connu un nouvelle reprise en 2021 illustrant la victoire de la vie sur la mort, la vitalité sur la léthargie et l’espoir sur le pessimisme et la peur.