La compagnie aérienne publique Air India a été officiellement remise au groupe indien Tata Sons, après un processus d’appel d’offre qui a duré plus de deux ans.
Le gouvernement indien avait vendu, le 8 octobre dernier, Air India à Talace Private Limited, une filiale du groupe Tata, pour 2,4 milliards de dollars.
Jeudi, le président de Tata Sons, Natarajan Chandrasekaran a rencontré le Premier ministre indien, Narendra Modi, alors que les responsables entamaient la procédure de transfert final au bureau d’Air India à New Delhi.
Les anciens membres du conseil d’administration ont démissionné pour laisser la place au nouveau conseil d’administration lors de la première privatisation historique de la dernière décennie dans le pays.
“La transaction de désinvestissement d’Air India est clôturée. Les actions ont été transférées à Talace, le nouveau propriétaire. Le montant de la contrepartie a été reçu. La dette de la compagnie a été acceptée par le nouveau propriétaire. Le nouveau conseil d’administration dirige actuellement la compagnie”, a déclaré Tuhin Kanta Pande, secrétaire du Département de l’investissement et de la gestion des actifs publics.
Pour Tata, qui possède également Jaguar Land Rover et le thé Tetley, le rachat de ce qui est aujourd’hui la plus grande compagnie aérienne internationale de l’Inde se veut un projet ambitieux.
“Air India” dispose d’une flotte d’environ 120 appareils, ainsi que de 4.400 créneaux d’atterrissage et de stationnement dans les aéroports nationaux et de 1.800 créneaux dans les aéroports étrangers. La compagnie aérienne assure 50% de tous les vols internationaux au départ de l’Inde.
Le conglomérat indien avait soumis l’offre finale, le 15 septembre, et s’est imposé comme le grand favori pour acquérir la compagnie aérienne, qui accumule des dettes de plus de 5,5 milliards de dollars.
Il s’agit d’un retour aux sources, la compagnie aérienne ayant été à l’origine détenue par la famille Tata, avant sa nationalisation en 1953.
Des difficultés telles que des avions obsolètes, l’incapacité de payer ses employés et le manque de services adéquats aux passagers se sont ajoutés à sa détérioration continue. La montée en puissance de compagnies aériennes privées comme Jet Airways, SpiceJet et IndiGo a également ajouté à ses malheurs une fois qu’elles ont commencé à offrir des tarifs aériens compétitifs et de meilleurs services.
New Delhi a annoncé au mois d’août vouloir lever 6.000 milliards de roupies (environ 70 milliards de dollars) via la privatisation de plusieurs entreprises publiques, les fonds récoltés devant servir à remettre à niveau les finances publiques, fortement affectées du fait de la pandémie.