Les habitants des provinces du Sud ont renoué avec leurs traditions et coutumes dans une ambiance semblable aux années d’avant crise sanitaire du Covid-19 et vivent ce mois sacré du Ramadan dans une ambiance de grande ferveur et de recueillement, grâce à la stabilité de la situation épidémiologique et à l’allégement de restrictions imposées aux rassemblements et activités dans les espaces ouverts et fermés.
Comme à l’accoutumé, la population des provinces du Sud, attachée à ses traditions séculaires, ne lésine pas sur les moyens pour vivre l’atmosphère unique de ce mois béni, en y apportant une touche particulière mêlant les pratiques religieuses à des traditions héritées de génération en génération.
Malgré les changements des modes de vie, la population du Sahara marocain a su à travers le temps s’attacher pleinement à préserver leurs rituels, en particulier la cérémonie du thé chez soi, en plus des traditions à vocation culturelle liées à la poésie hassanie et la poésie improvisée, en plus des jeux de société, dans un cadre chaleureux et convivial, plein de détente et de partage.
Les jeux populaires et traditionnels constituent pour la population des provinces du Sud l’un des loisirs les plus pratiqués durant le moins sacré de Ramadan. Pour une bonne partie de la gente féminine, ce mois béni offre l’occasion de se réunir dans la soirée autour des jeux populaires appelés “Sig” et “Akror” qui exigent une grande concentration mentale, en plus des jeux de société tels que “Dominos’ et “Dama”. De même, il existe d’autres jeux populaires en l’occurrence “Meryass” et “Debli”, qui sont l’apanage des hommes.
Par ailleurs, la table de ftour dans les provinces du Sud se distingue par des traditions culinaires et des mets singuliers. Par le passé, en raison du mode de vie, la consistance du repas du mois de jeûne chez la population locale tournait invariablement autour de “Lhasa Lahmar” (soupe rouge) préparée principalement à la base de la farine d’orge, des dattes et du lait, en plus du traditionnel thé sahraoui.
Aujourd’hui, la majorité des familles locales mélangent leurs traditions et leurs plats ramadanesques originaux, lesquels tentent de résister à ce changement de goûts avec une grande variété de plats savoureux et de pâtisseries.
Ainsi, plusieurs traditions et coutumes culinaires ancestrales qui agrémentaient par le passé la table du Ftour ne sont presque plus sollicitées par les habitants des provinces du Sud, telles que la gastronomie céréalière “Beloghmane”, “Eych” et “Zemmit”, ainsi que “Tichtar” (viande séchée).
Outre la forte affluence des fidèles vers les mosquées pour accomplir les prières, le mois de Ramadan dans les provinces du sud se caractérise également par les veillés religieuses pour la récitation du saint coran et des panégyriques du Prophète Sidna Mohammed, et ce dans un climat de piété, de spiritualité et de recueillement digne du mois béni.
Ce mois de piété et de solidarité revêt aussi un caractère social, dans la mesure où des familles entières se réunissent, dans une ambiance de joie et de convivialité, autour du traditionnel thé sahraoui, une belle occasion pour raffermir leurs liens et renouer avec des us et coutumes ancestraux.